L’année 2024 sera-t-elle une année record pour le nombre de faillites en France?
Avec un atterrissage proche des 70.000 faillites, l’année 2024 sera probablement une année record en matière de défaillances d’entreprises. Celles qui sont les plus endettées sont bien évidemment les plus sujettes à cette situation confirme Denis Ferrand, directeur général de Rexecode, qui estime cependant que l’on va au-delà du rattrapage post-covid.
C’est effectivement le constat que font les professionnels du retournement qui retrouvent un niveau « normal » d’activité après 3 ans.
Si des facteurs conjoncturels ne doivent pas être écartés (croissance qui décélère, investissements en panne, durcissement des conditions de financement…), les entreprises qui ont le plus fait appel aux PGE, se retrouvent le plus fragilisées.
Le traitement en amont de ces difficultés via la renégociation des délais dans le cadre des procédures de mandat ad hoc et de conciliation demeure souvent la seule solution pour faire face à cette situation et éviter la procédure collective (redressement ou liquidation judiciaire). En effet, c’est la condition nécessaire pour ouvrir le sésame de l’allongement de la maturité des PGE au-delà des 6 ans initiaux (2 années de franchise et 4 de remboursement). Cela étant, cet allongement s’accompagne ne laisse pas les entreprises indemnes puisque l’allongement de la maturité des crédits s’accompagne nécessairement d’une diminution de la cotation Banque de France aussi que d’une augmentation des taux d’intérêts et de frais d’avenants.
Même si cela a un coût à prendre en compte, il est infiniment moindre que celui d’une procédure collective qui contrairement à la prévention n’est pas confidentielle. Comme en matière de maladies, l’anticipation et la prévention demeurent les meilleurs gages de succès pour faire face à de telles difficultés.
"The companies that are falling are those with higher than average debt. This fragility is likely to worsen if French interest rates are higher" Denis Ferrand, Rexecode
"Les entreprises qui tombent sont celles qui sont plus endettées que la moyenne. Cette fragilité risque de s'aggraver si les taux d'intérêts français sont plus élevés" Denis Ferrand, Rexecode